Entre l’été indien que nous venons de connaître, favorable aux vilaines bébêtes qui viennent parfois troubler le quotidien de nos chiens donc le nôtre, et l’approche d’Halloween, j’ai eu envie de parler des parasites les plus fréquents dans nos contrées tempérées : les puces et les tiques.
Une puce, comment ça marche ?
Une puce est un insecte hématophage, c’est-à-dire qui se nourrit de sang. Plusieurs espèces de ce petit vampire existent, mais la plus courante sur nos amis les chiens (90% des cas) se nomme Ctenocephalides felis. C’est ce que les scientifiques appellent un parasite intermittent superficiel. Intermittent car seule la puce sous sa forme adulte se nourrit réellement de sang. Elle effectue son premier repas seulement quelques minutes après son arrivée dans le pelage de son hôte involontaire et peut se nourrir ainsi plusieurs fois par jour. Mais une puce adulte ne représente qu’ 1% de la population intrusive – les 99 % restants étant constitués de cocons ou œufs (immobiles mais disséminés dans la nature ou déjà le milieu du chien : son coussin, les tapis et moquettes ou entre les lames du parquet de votre habitat) et de larves (qui, elles, se nourrissent des excréments des puces adultes ou de résidus de matières organiques présents dans les mêmes milieux que les œufs). C’est un parasite superficiel car il reste, par nature, à l’extérieur du chien. Cependant, celui-ci en se léchant, peut ingérer des adultes ou des larves. Or, certaines sont parfois elles-mêmes porteuses d’un autre parasite – le ténia ou Dipylidium caninum – qui lui se plaît à l’intérieur de l’intestin de nos animaux (voir De l’importance de la vermifugation). Le plus gros problème est la vitesse de prolifération de ces insectes, puisqu’une puce adulte peut pondre une cinquantaine d’œufs en quatre jours et jusqu’à 200 au cours de sa brève existence (maximum 1 an).
Et la tique, alors ?
Il s’agit encore ici d’un parasite hématophage mais ce n’est pas un insecte. Elle appartient à la famille des arachnides acariens et c’est même le plus gros des acariens, visible à l’œil nu (entre 3 et 5 mm). Deux sortes se retrouvent essentiellement sur nos chiens : Rhipicephalus sanguineus et Ixodes ricinus. Comme la puce, elle connaît plusieurs stades de développement : œufs, larves, nymphes puis adultes. Déjà en tant que larve, la tique a besoin de sang pour survivre mais en raison de sa taille va préférer les petits mammifères. Après un premier repas, elle mue et devient une nymphe. Et c’est là, puis en tant qu’adulte, qu’elle commence à s’attaquer à des mammifères plus imposants, comme nos chiens ou nous. N’en déplaise à mes lecteurs hommes, la femelle est plus grosse que le mâle et surtout plus vorace car elle a besoin de tout ce sang pour pondre ses milliers d’œufs. La tique n’a pas d’œil, pas d’oreille et pas de nez. Tout ce dont elle a besoin est une bouche appelée rostre dont elle se sert pour percer la peau de son hôte involontaire et s’y accrocher. La tique a donc besoin de sang pour se développer, survivre et se reproduire. Mais le cycle de vie d’une tique peut avoir une durée très variable : ainsi la tique peut hiberner sous terre quand les températures baissent et ressortir à la belle saison. En l’absence d’animal fournisseur de sang, elle peut aussi rester longtemps au même stade de développement sans pour cela mourir. D’où sa voracité lorsqu’elle trouve un mammifère !
Ces deux parasites sont extrêmement résistants et l’augmentation de leur population est forte au printemps et à l’automne. Il est donc important d’adopter les bons réflexes de prévention ou d’éradication.
Sources bibliographiques ou pour approfondir : - Ecole vétérinaire de Lyon : http://www2.vetagro-sup.fr/ - Larhantec B. Le contrôle de Ctenocephalides felis dans le pelage du chien : étude expérimentale sur la diffusion et la rémanence de l’effet insecticide dans le pelage en conditions naturelles et expérimentales. A-Généralités sur la biologie de la puce (Ctenocephalides felis felis).