Dans la première partie, nous avons découvert le mode de vie et de développement des puces et des tiques. Reste maintenant à en tirer les leçons pour mieux les combattre.
Quelles sont les conséquences de la présence de ces parasites sur nos chiens ?
Si le chien est assailli par les puces, outre la gêne occasionnée par le grattage effréné, il peut développer des infections cutanées, allant de l’allergie aux piqûres, au prurit avec chute de poils. Il peut aussi, dommage co-latéral, se retrouver avec un parasite interne.
Si le chien est colonisé par une ou plusieurs tiques, il peut développer une légère inflammation à l’endroit de la morsure (très rarement un abcès). Seulement parfois, la tique elle-même est porteuse d’autres germes, bactéries et autres et les transmet au chien par l’intermédiaire de sa salive pendant son repas de sang. C’est ainsi que Rhipicephalus sanguineus peut transmettre la piroplamose et Ixodes ricinus la maladie de Lyme.
Comment lutter alors contre ces petits vampires ?
La prévention reste le meilleur moyen sachant que l’automne et le printemps sont les saisons de prédilection de ces parasites. Pensez à nettoyer régulièrement le coussin en machine à laver, le panier avec un désinfectant et plus généralement tout l’habitat : l’aspirateur permet d’éliminer 90 % des œufs et 15 à 27 % des larves de puces dans la moquette ou les tapis. Reste à changer fréquemment les sacs de votre aspirateur auxquels vous pouvez aussi ajouter une poudre insecticide.
Il faut aussi penser à protéger votre chien tous les mois à l’aide d’un antiparasitaire. N’en déplaise aux fervents du bio dont je fais également partie, le pouvoir insecticide des huiles essentielles n’a jamais été scientifiquement démontré. Le géraniol (présent dans les huiles essentielles de géranium, citron et citronnelle) souvent suggéré peut même avoir des conséquences graves en termes d’allergies chez votre chien. Il vaut donc mieux utiliser un insecticide chimique dont l’efficacité contre les parasites et l’innocuité pour le chien auront été testées et validés par l’Agence européenne des médicaments.
Compte tenu du mode de vie et de reproduction des parasites, préférez un antiparasitaire à la fois adulticide et larvicide ou inhibiteur du développement larvaire. C’est le cas de plusieurs pipettes actuellement disponibles sur la marché (Laboratoire Merial). Attention même précaution pour toutes: appliquez le contenu en écartant bien les poils du chien pour que le produit soit en contact avec la peau mais au moins 48 h après avoir lavé votre chien le cas échéant. Ces produits nécessitent en général 24 à 48h pour entrer en action et protègent votre animal pendant 1 mois. Depuis quelques mois, il existe aussi une solution: le comprimé. Bravecto commercialisé par les Laboratoires MSD propose de protéger votre chien pendant 3 mois, mais il n’est disponible que chez votre vétérinaire. Question rapport qualité-prix, les deux solutions sont dans la même tranche de prix (en ramenant au montant par mois). D’autre part, la plupart des laboratoires vous proposent de vous envoyer une alerte par mail ou sms à condition de vous inscrire sur leur site et vous permettre ainsi de ne pas oublier de traiter votre chien à temps.
Malgré ce traitement, au retour de chaque balade pendant les périodes de prolifération de ces parasites, n’oubliez pas d’inspecter le pelage de votre chien. Si vous lui découvrez une tique accrochée, ôtez-la rapidement car le risque de contamination augmente avec la durée du contact. On estime que le risque est élevé quand la tique reste plus de 24 heures fixée sur la peau.
Due C, Fox W, Medlock JM, Pietzsch M, Logan JG, Tick bite prevention and tick removal , BMJ, 2013;347:f7123