Le chien est connu pour son odorat très développé et ses utilisations sont multiples. Ces dernières années, des innovations, des plus amusantes aux plus sordides sont venues compléter la liste…
Chez l’homme comme chez le chien, l’intérieur du nez (ou de la truffe) est couvert d’une couche de cellules appelée muqueuse. Parmi les cellules de la muqueuse olfactive, on trouve des neurones olfactifs dont la fonction est de traiter l’information qu’ils reçoivent et de la communiquer au cerveau. Le flair du chien s’appuie sur environ 200 millions de ces neurones – contre seulement 5 millions chez l’homme.
On comprend alors facilement la supériorité du chien sur son maître dans ce domaine. L’homme, conscient de cette différence, a donc décidé d’utiliser cette supériorité dans des domaines d’application très variés et parfois surprenants. Faisons le point.
Ce qui vient à l’esprit lorsque l’on parle du flair du chien, c’est son utilisation à des fins policières. On a tous en tête l’image de ces chiens qui reniflent les bagages dans les aéroports à la recherche de drogues. Pour répondre aux nouvelles formes de risques, certains chiens renifleurs sont aujourd’hui également dressés pour repérer des explosifs sur un voyageur en mouvement. Ces chiens sont postés avant les portiques de sécurité pour un repérage avant les endroits où la foule s’entasse. Ils sont aussi utilisés dans les métros par la RATP. L’entraînement de ces chiens est continu pour s’assurer qu’ils détectent les nouveaux explosifs régulièrement utilisés par les terroristes.
Encore plus étonnant, le flair du chien est parfois un élément déterminant dans la résolution d’enquêtes. C’est ce qu’a montré le cas du Nautilus il y a quelques mois. Affaire sordide : nous sommes au Danemark. La journaliste Kim Wall réalise un article sur Peter Madsen qui a construit son propre sous-marin. Elle disparaît. Madsen prétend d’abord l’avoir ramenée chez elle, puis avoue qu’elle s’est cognée accidentellement et mortellement sur le bateau et qu’il a jeté son corps à la mer. Bref, en l’absence de corps, difficile de déterminer ce qui s’est réellement passé. Et c’est là qu’intervient une équipe suédoise de chiens renifleurs spécialisés dans la détection de cadavres, y compris en milieu aquatique. En effet, un corps en décomposition, même sous l’eau, produit des bulles de gaz dont l’odeur est reconnue par le chien lorsqu’elles éclatent à la surface de l’eau. Grâce à ces chiens, Madsen a pu être inculpé.
Moins glauque mais tout aussi utile : le recours au flair du chien à des fins hygiéniques. Saviez-vous qu’un chien formé à cet effet peut détecter la présence de punaises de lit ? Sachant qu’une fois que ce sournois petit insecte est confortablement installé, il est redoutablement difficile de s’en débarrasser, la détection est donc primordiale. Certaines entreprises se sont donc spécialisées dans ce domaine et proposent leurs services aux établissements où il y a un fort passage (hôtels, auberges de jeunesse, résidences étudiantes…). Un chien est capable de détecter 95 % des insectes et le recours à son flair peut permettre un traitement ciblé donc plus économique et moins néfaste pour la santé et l’environnement.
Cette capacité du chien à détecter les insectes vient d’ailleurs d’être mise en application également par le Musée des Beaux-Arts de Boston pour assurer la protection des œuvres d’art dont certaines bébêtes sont friandes.
Enfin, le chien renifleur peut aussi être un atout pour votre santé. Parmi les dernières innovations, certains chiens sont aujourd’hui dressés pour détecter la variation de la glycémie (hyper ou hypo) chez une personne diabétique, notamment chez les enfants. Le contrôle de la glycémie est fastidieux pour un enfant et une crise nocturne peut toujours survenir. Le chien est dressé pour détecter toute modification de l’odeur corporelle de son maître, induite par une modification du taux de glucose dans le sang. Il donne alors l’alerte soit en réveillant son maître qui peut alors ingérer quelque chose de sucré ou s’injecter de l’insuline, soit les parents.