Category Archives: Comprendre

Les dents du chien : croissance et entretien

Combien de dents un chien possède-t-il ? Qu’est-ce qu’une dent de lait ? A quel âge les dents définitives poussent-elles ? Toutes les réponses dans cet article.

Comme un bébé, votre chiot va naître sans dent puis développer une dentition lactéale, c’est-à-dire des dents de lait. Entre 2 et 3 semaines, vont pousser les premières incisives et les canines. Puis à 4 semaines, la dentition de lait sera complète hormis la dernière molaire qui arrivera vers 6 semaines. En accueillant votre chiot entre 8 et 10 semaines, vous remarquerez vite le côté pointu et aiguisé de ces dents de laits… Assez rapidement également, et quelle que soit sa race, vous constaterez qu’il mordille ou cherche à mordiller tout ce qui l’entoure. Si cela lui permet de découvrir son environnement, c’est aussi parce que ses dents définitives sont en train de pousser et qu’à nouveau comme un bébé il cherche à soulager la gêne ou la douleur occasionnée à travers ce geste.dog& lifestyle le magazine art de vivre ensemble

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Bonchic Bonchien : styliste pour chien

Nouveau volet de la collection des métiers du monde canin : styliste pour chien. Rencontre avec Céline Boulud, fondatrice de Bonchic Bonchien, et son associée Sophie Frégonara, mais également avec leurs mannequins respectifs à quatre pattes : Yoghi et George.

Comment l’idée de faire des vêtements pour chien vous est-elle venue ?

Céline : Totalement par hasard. Je me destinais à devenir styliste modéliste pour humains ; j’ai suivi une formation de 3 ans à SupdeMod Lyon, fait un stage chez Chanel puis je suis partie à New York chez Bill Blass. C’est outre-Atlantique que l’inspiration m’est venue car j’y ai été frappée par l’ampleur du prêt-à-porter pour chiens. De retour en France, j’ai fait une étude de marché sur la mode canine et les accessoires qui étaient alors peu développés et j’ai décidé de me lancer en créant Bonchic Bonchien. Je suis ainsi devenue, en 2009, la première styliste pour chiens en France.

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Made In Pet : artisan pâtissier pour chiens

Dans la collection des métiers autour du chien, je vous propose aujourd’hui de découvrir l’aventure de Made In Pet : Marie, 1ère artisan-pâtissier pour chiens (et chats) en France et Philippe, co-fondateur de la marque nous présentent leur activité, en compagnie de leur cane corso Tommy.  Attention, votre chien va saliver…

Comment l’idée de devenir pâtissier pour chien vous est-elle venue ?

Ma grand-tante Mary vivait en Californie dans les années 50 et elle avait créé une recette de pâtisseries pour chiens. Je suis aujourd’hui l’unique héritière de sa recette originale de friandises pâtissières. Ayant moi-même suivi une formation américaine de pâtisserie, j’ai adapté cette recette aux exigences des chiens et des chats d’aujourd’hui : sans sucre ni  sel ajouté, sans chocolat et sans aucun produit interdit pour eux. Tommy, mon Cane Corso n’aimait aucune friandise, le jour où il a goûté mes friandises pâtissières, il a adoré ! Nous avons ensuite fait goûter aux chiens et aux chats de notre entourage: ils ont tous validé l’appétence de mes petits gâteaux.

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Eleveur de chiens : une profession de foi

Alors que les réglementations du commerce de chiens sont en pleine restructuration, découvrez le métier d’éleveur de chiens grâce au témoignage de Laurence Thevenaz, éleveuse de Cavaliers King Charles en Saône et Loire.

Comment devient-on éleveur de chiens ? Existe-t-il une formation ?

Bien sûr ! Il existe un Bac Pro pour avoir le droit d’être éleveur canin. La formation se déroule dans les lycées agricoles sur 2 ans. La personne qui se forme travaille soit à plein temps dans le lycée, soit en alternance comme apprenti chez un éleveur déjà reconnu. En ce moment par exemple, je forme moi-même un apprenti qui passe la moitié de son temps à l’école et l’autre moitié ici, à l’élevage.

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Sophie Gamand : le poids des photos

Une photo artistique doit-elle juste être belle ou doit-elle aussi faire passer un message ? Sophie Gamand, photographe française, aujourd’hui installée à New York, a choisi de se spécialiser dans les portraits de chiens. Elle nous explique sa perception du métier de photographe et partage avec nous quelques astuces de professionnelle.

Pourquoi avoir décidé de ne photographier que des chiens ?

Lorsque je suis arrivée à New York en 2010, pour suivre mon fiancé, j’ai tout laissé derrière moi : famille, travail, réseau social et amical. J’étais complètement déracinée. De nature plutôt timide, j’ai commencé à visiter mon voisinage, mon appareil photo à la main. C’était pour moi une façon d’entrer en contact avec mon nouvel entourage, tout en me cachant derrière mon appareil. Au hasard de mes pérégrinations, je suis entrée dans une clinique vétérinaire et j’ai croisé le regard d’un Bouledogue blanc aux yeux bleus qui semblait très inquiet et pas à sa place. Il m’a touchée profondément et a déclenché chez moi une obsession : découvrir tout ce que l’on fait avec ou à nos chiens et comment on les intègre dans notre environnement, aujourd’hui majoritairement urbain.

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At the Vet © Sophie Gamand

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Connaissez-vous l’ostéopathie pour chien ?

Il y a fort à parier que vous avez déjà fait subir quelques séances de kiné respiratoire à votre petit dernier ou que vous êtes allé voir un ostéopathe pour régler cette tendinite qui vous faisait si mal. Mais avez-vous déjà pensé que ces disciplines peuvent aussi aider votre chien ? Faisons le point avec le Dr Agnès Laget, vétérinaire exerçant en physiothérapie, ostéopathie, acupuncture et phytothérapie.

Que peut-on soigner avec ces disciplines vétérinaires ?

Si l’on associe l’ostéopathie et la kinésithérapie, chez le jeune chien, c’est le suivi de croissance. Chez l’adulte, c’est soit le suivi de sport, soit le suivi classique d’équilibre ostéopathique. On s’occupe aussi des suites de chirurgies ou de pathologies, dès qu’il y a eu un stress, physique ou psychologique ayant engendré un déséquilibre chez l’animal. On assure également le suivi du vieux chien, son accompagnement dans la vieillesse et la gestion des troubles cognitifs ou moteurs qui peuvent alors advenir et dont on peut retarder l’évolution.

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La domestication du chien: dernières découvertes

Le chien est le fidèle ami de l’Homme. Oui, mais depuis quand ? Comment ce processus s’est-il mis en place ? Dans quel endroit du globe a-t-il débuté ? Faisons le tour des dernières avancées scientifiques sur cette question avec Morgane Ollivier-Ruz, paléo-génomicienne, et maître de conférences à l’Ecole normale supérieure de Lyon.

Sur quoi travaillez-vous ? Comment la génomique peut-elle apporter de nouvelles réponses à ces questions ?

En tant que paléo-génomicienne, je m’efforce de comprendre comment les génomes ont évolué à travers le temps. Je travaille sur des génomes très anciens, issus de l’ADN que l’on peut encore trouver sur des fossiles. Bien sûr,  cet ADN est plus difficile à décrypter car d’une part, il en reste peu, et d’autre part, son âge et son exposition prolongée à l’hydrolyse et l’oxydation l’ont fragmenté et chimiquement modifié. En l’occurrence, mon objectif est de déterminer comment la domestication a eu un impact sur le génome du chien.

Comment fait-on pour dater précisément ces vieux os et cet ADN ?

La datation se fait par le carbone 14 ou par celle des autres éléments trouvés au même endroit de la fouille (artefacts humains) et, qui, eux, sont déjà datés.

Alors, conclusion, nos chiens descendent-ils donc bien du loup ?

Oui, la génétique et la génomique ont permis d’affirmer que le chien descend bien du loup, et non du chacal ou du coyote comme supposé précédemment.

Quand et où les premières traces de l’espèce du chien sont-elles apparues ?

De façon sûre et certaine, on trouve des fossiles de chiens en Eurasie à partir de – 16.000 ans avant JC.  Les dernières découvertes tendent cependant à démontrer que des loups auraient déjà été domestiqués plus de 15.000 ans encore auparavant. En effet, une côte de loup datée de – 35.000 ans avec JC a été découverte en Sibérie et identifiée comme issue du Loup de Taïmyr, un loup sans descendant aujourd’hui. Son analyse prouve que le chien, le loup gris (que nous connaissons aujourd’hui) et ce loup de Taïmyr avaient un ancêtre commun, encore antérieur, et non retrouvé à ce jour. La domestication du chien a donc pu intervenir à un moment non déterminé entre -35.000 et – 16.000 avant JC. Par ailleurs, on sait aussi qu’il y a eu hybridation entre ces trois branches dont on retrouve une trace dans le profil génétique du Malamute et du Husky actuels.

Comment pouvez-vous affirmer que l’ADN que vous examinez est bien issu de l’espèce du chien et non de celle du loup ?

La domestication a engendré des modifications morphologiques qui sont aujourd’hui autant de preuves archéologiques de la différence entre les deux espèces. On note généralement chez le chien : un raccourcissement de la face, une constitution moins robuste et un cerveau plus petit, notamment en ce qui concerne les zones dédiées à l’acuité sensorielle. Ceci s’explique, par exemple,  par le fait que le chien domestiqué n’avait plus besoin de chasser. Une autre conséquence de la domestication se retrouve dans la couleur du pelage, elle-même codée par des gènes que nous avons identifiés. Ainsi, la couleur noire n’était pas présente dans la population de loups sauvages car on peut imaginer qu’il s’agissait d’une couleur ne leur permettant pas facilement de se cacher des proies qu’ils visaient. Une fois domestiqué, le chien a connu des modifications génétiques qui lui ont permis de présenter une plus grande variété de couleurs et notamment la couleur noire. On a même pu aller plus loin. Nous savons que les loups noirs n’existaient pas durant la Préhistoire. Aujourd’hui ils existent, essentiellement en  Amérique du Nord. On peut donc avancer l’hypothèse que les loups noirs actuels sont probablement issus d’une hybridation cette fois-ci dans le sens inverse. Des chiens domestiqués (et noirs) auraient migré en suivant les hommes par le Détroit de Bering au moment du Paléolithique Supérieur et se seraient mélangés avec les loups locaux.

Comment le processus de domestication s’est-il mis en place ?

Le chien est le plus vieil animal domestiqué, bien avant les vaches ou les moutons. La co-habitation du chien et de l’Homme a démarré avant la sédentarisation et le développement de l’agriculture. Elle a débuté lorsque nous étions encore des chasseurs-cueilleurs. Le scénario le plus probable est que nous partagions alors avec le loup des territoires et des comportements de chasse. Il a pu également y avoir un rapprochement progressif du loup et de l’Homme, notamment pour manger les restes. Au départ il s’agissait de réciprocité puis très progressivement l’Homme a pris le contrôle sur le loup qui deviendra un chien.

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Devant la grande variété des races qui constituent l’espèce canine aujourd’hui, il est difficile d’imaginer qu’elles descendent toutes du loup. Quelles ont été les grandes étapes de sélection une fois la domestication initiée ?

La domestication est un processus très progressif même si certains changements morphologiques évoqués plus hauts peuvent apparaître en quelques générations. On peut cependant distinguer 3 grandes étapes de sélection des races au sein de l’espèce canine :

  1. La sélection basée sur la grande variabilité initiale et naturelle des loups. Deux loups de petite taille croisés entre eux donneront des louveteaux de petite taille.
  2. La sélection utilitaire visant une fonction particulière attribuée au chien. Par exemple dans l’Antiquité, on sait que les Perses aimaient particulièrement les morphotypes molossoïdes et s’en servaient comme gardiens.
  3. La sélection sur des critères de beauté poussée jusqu’à son extrême aujourd’hui et depuis environ 200 ans avec la création du LOF et la fixation des standards de race. Cette sélection très artificielle a engendré une diminution préjudiciable de la variété génétique. Aujourd’hui, on estime à 20% le nombre de porteurs de maladies génétiques héréditaires par race, contre 0.1 % chez l’Homme.
En savoir plus:
Article scientifique sur la couleur noire chez le chien domestiqué
Plateforme technique de décryptage de l’ADN ancien

Ethologie vétérinaire, kezako ?

Le chien et l’être humain partagent aujourd’hui le même milieu naturel au quotidien. Pourtant, ce sont deux espèces distinctes avec des modes de fonctionnement spécifiques. Personne ne nous enseigne à l’école comment « fonctionne » un chien ; or nous sommes nombreux à en posséder un ou plusieurs.

Selon une enquête commandée par la FACCO (Chambre Syndicale des Fabricants d’Aliments Préparés pour Animaux Familiers), la France compte actuellement 11,41 millions de chiens de compagnie. Comme si l’éducation d’un chien était innée, nous essayons de faire de notre mieux. Mais ce n’est pas toujours possible sans une aide extérieure, ce que nous avons parfois du mal à reconnaître. Aucune honte cependant à consulter un spécialiste qui est là pour trouver une solution répondant aux envies de l’humain et aux besoins du chien. Rencontre avec Catherine Escriou, éthologue vétérinaire à VetAgroSup, l’école vétérinaire de Lyon.

Depuis quand s’intéresse-t-on au comportement du chien ?

Si l’on remonte 20 à 30 années en arrière, les vétérinaires ne s’intéressaient alors qu’à la santé du chien : la maintenir ou la retrouver. Puis dans les années 90 en France, le Dr Patrick Pageat a commencé à s’intéresser au comportement des chiens pour tenter de comprendre leurs motivations et soigner leurs troubles. Il a cofondé en 1995 l’Institut de Recherche en Sémiochimie et Ethologie Appliquée (IRSEA). La prise en compte du comportement s’est ensuite scindée en deux branches scientifiques : la zoopsychiatrie et l’éthologie. L’éthologie vétérinaire s’est constituée en discipline à part entière au cours des 10 dernières années, à partir du moment où les vétérinaires ont commencé à utiliser les données scientifiques de recherche pour les appliquer au quotidien. Il s’agit donc désormais d’un véritable domaine de recherche. C’est aussi une spécialisation au cours de la formation dans les écoles vétérinaires : il existe aujourd’hui un Certificat d’Etudes Approfondies Vétérinaire « Médecine du comportement des animaux domestiques ». Enfin, c’est une discipline clinique qui prend en charge les troubles du comportement pour reconstruire ou améliorer la relation entre un chien et son propriétaire.

Précisément, comment se passe une consultation auprès d’un éthologue vétérinaire ?

Elle se déroule en général en trois volets : observer ; analyser ; démontrer. En premier lieu, j’étudie le mode de vie de l’animal : est-il seul dans la journée ? Reste-t-il attaché ? Vit-il à l’extérieur ou à l’intérieur ? En ville ou à la campagne ?… Les réponses vont permettre de comparer ce mode de vie avec ses besoins en tant que chien, puis en fonction de sa race, et enfin en fonction de son tempérament individuel. Deuxièmement, je cherche à savoir comment ce trouble du comportement s’est installé. Il faut en effet garder à l’esprit que si les apprentissages des 6 premiers mois sont cruciaux chez un chien, celui-ci continue néanmoins à apprendre durant toute sa vie et à mettre en place de nouveaux comportements pour s’adapter à son environnement. Enfin, je prends en compte la relation avec le propriétaire : existe-t-il de nombreuses interactions entre eux ? Balades, jeux, entraînement…

Pouvez-vous nous éclairer avec un exemple précis ?

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Chien jaune par Alain Trez

Il y a quelques semaines, un couple est venu me voir pour une consultation. Le chien de monsieur avait mordu madame. Il s’agissait d’un couple recomposé avec chacun un épagneul breton. Avant leur rencontre, la femme vivait avec sa femelle qu’elle avait habituée à être caressée et papouillée constamment. En face, un homme élevant seul son enfant en compagnie d’un épagneul breton mâle. En d’autres termes, des modes de vie et une relation au propriétaire très différents : une femelle habituée à répondre aux sollicitations répétées de sa propriétaire et de l’autre un mâle évoluant dans un contexte intégralement masculin et dont les interactions se limitaient à accompagner son maître chasser. Au moment où ces deux personnes et leurs chiens se sont installés ensemble, le mâle a vu sa tranquillité perturbée par une femme essayant sans arrêt de le caresser. Et un soir, alors qu’il était couché dans un petit espace entre le canapé et la table basse du salon, il a mordu brièvement la femme qui se penchait vers lui. Cet exemple montre bien que chaque race de chien a des caractéristiques qui lui sont propres, mais qu’au sein d’une même race, des différences de tempérament existent aussi. Il faut donc être vigilent sur ces deux dimensions. Chaque consultation autour du comportement s’accompagne d’un examen organique. Dans ce cas précis, l’épagneul breton mâle souffrait également d’une douleur à la hanche. Ce qui démontre qu’un trouble du comportement est souvent multifactoriel. Comprendre cela permet souvent de mieux le prendre en charge. Ici, des antalgiques et un changement du mode de vie ont permis de rétablir une relation équilibrée. Une fois que les propriétaires ont pris conscience des facteurs qui, dans  l’environnement du chien, l’ont amené à développer ce comportement, il leur est plus facile de s’adapter. Si toutefois les propriétaires se trouvent démunis, l’aide d’un éducateur canin peut être toujours être envisagée en complément. Dans tous les cas, les nouveaux apprentissages doivent toujours passer par une éducation positive, c’est-à-dire avec récompense à la clé (friandise ou caresse).  La brimade n’est jamais une bonne solution.

Combien de chiens recevez-vous en consultation chaque année ?

Environ 200.

Certaines races en particulier ?

Non. L’approche en éthologie vétérinaire est une approche très individuelle. On ne met pas le chien dans une case. On essaie juste de comprendre comment le comportement s’est installé, de l’expliquer au propriétaire et de faire en sorte que l’environnement devienne plus propice à l’intérêt du chien et à celui du propriétaire. On comprend et on traite. Mais aujourd’hui beaucoup d’idées reçues circulent et donc malheureusement des erreurs sont commises. Avoir un chien c’est bien faire cohabiter et interagir deux espèces différentes. En fonction de votre mode de vie, de votre disponibilité et de votre propre tempérament, certains chiens vous conviendront mieux que d’autres. Il ne faut pas se baser uniquement sur le coup de cœur physique ou succomber aux effets de mode. Par exemple, il y a quelques années, le Jack Russel Terrier s’est beaucoup répandu. Or il s’agit d’un chien de chasse au départ, fait pour attraper les renards dans leurs terriers ! Imaginer en faire un chien de compagnie attendant toute la journée le retour de son maître parti travailler pour faire ensuite une balade vite bâclée peut effectivement occasionner des troubles du comportement (aboiements, destruction…).  Je dis bien « peut » car tout trouble est toujours lié à l’association du contexte racial et de celui de l’individu.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite acquérir un chien ?

Tout d’abord bien se renseigner sur le fonctionnement du chien en général et les caractéristiques de la race visée en particulier. Et pourquoi ne pas envisager une consultation préventive pour être sûr que le chien vous convienne parfaitement. Par exemple en Suisse, à l’achat d’un chien, vous recevez une mini-formation obligatoire de 2 jours pour apprendre les bases du comportement du chien et de sa façon d’apprendre.

Vous êtes vétérinaire mais aussi chercheur. Quelles sont les dernières découvertes marquantes dans les recherches scientifiques sur le chien ?

Le plus marquant a été la démonstration par Adam MIKLOSI que ce que nous savons du comportement des loups ne peut pas être extrapolé et adapté directement au comportement du chien. Par exemple la transposition de la relation mâle dominant/ reste de la meute est aujourd’hui complètement erronée : le chien ne vit pas dans une relation hiérarchique mais plus par affinités avec les autres chiens. Dans sa relation avec l’humain, le chien a tendance à se tourner vers l’humain lorsqu’il est en difficulté (demander à boire lorsque la gamelle est vide, demander à sortir…). Le chien comprend que l’humain a une meilleure connaissance de l’environnement et qu’il peut l’aider. Donc plus besoin pour l’homme de chercher à dominer le chien. On a aussi démontré que le chien est capable de reconnaître les émotions sur le visage du maître.

Avez-vous vous-même un chien ?

Même plusieurs ! Deux Malinois, 1 Carlin et un Jack Russel. Et mes deux Malinois sont totalement différents. Le premier a été réformé de l’armée car il présente une atrophie des muscles des pattes arrières. Il se caractérise par une très grande sociabilité envers les autres chiens et les humains. Du coup, les gens le caressent et cela renforce son caractère sociable. Alors que mon autre Malinois avait très peur des gens lorsque je l’ai récupéré à l’âge de 7 mois. Il m’a donc fallu l’habituer progressivement au monde jusqu’à l’âge de 4-5 ans. Vous voyez, il y a bien une question de race et une question de tempérament individuel.

Un grand merci à Catherine Escriou, maître de conférences en neurologie et comportement. 
Elle développe l’activité clinique et l’enseignement du comportement à VetAgroSup depuis 1999. 
Egalement membre actif du bureau et du conseil scientifique de la Société Européenne d’Ethologie Vétérinaire des Animaux Domestiques (SEEVAD). 

La symbolique du chien fidèle dans les arts

Depuis que l’homme a domestiqué le chien, celui-ci l’accompagne dans toutes ses activités. Il est donc peu surprenant de retrouver le compagnon à quatre pattes dans toutes les expressions artistiques représentant l’homme et son environnement.

« Il semble que la nature ait donné le chien à l’homme pour sa défense et pour son plaisir. C’est de tous les animaux le plus fidèle, c’est le meilleur ami que puisse avoir l’homme. »

Cette phrase de Voltaire illustre la fidélité sans faille attribuée au chien de tout temps. Cette façon de représenter le chien et la symbolique qui s’y rattache se retrouvent traduites dans toutes les expressions artistiques.

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Norman Rockwell, Winter

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Comment mettre la génétique au service du chien ?

A l’échelle mondiale, la grande espèce des chiens compte plus de 400 races issues de la sélection artificielle de l’homme pour répondre à des objectifs particuliers : beauté, chasse, conduite de troupeaux, cavage… Chaque année en France, plus de 210.000 chiots de race naissent et sont inscrits au LOF.

Comment mettre la genetique au service du chien

La sélection accrue des races au cours des deux derniers siècles et l’accroissement notable des naissances au cours des 4 dernières décennies ont pour conséquence le développement spontané de maladies génétiques, spécifiques ou très fréquentes chez certaines races, et beaucoup sont homologues aux maladies humaines. Aujourd’hui, près de 500 maladies génétiques ont été recensées chez le chien.Mais alors, comment mettre les connaissances actuelles en génétique au service de la santé et du bien-être de nos chiens ? Rencontre avec Franck Pin, Responsable commercial de la société ANTAGENE, qui commercialise des tests ADN pour chiens et chats.

Qu’est-ce qu’un test ADN ? A quoi ça sert ?

C’est l’analyse d’une partie de l’ADN avec 2 applications principales :

1) Identifier un chien et certifier sa descendance (et ses origines):

Le test ADN est un moyen de caractériser un chien en dressant sa carte d’identité génétique. Ce profil est unique à chaque chien. Même deux chiens de la même race n’auront pas le même profil génétique. C’est une sorte de « code-barre » propre à chaque individu et qu’il conserve jusqu’à la fin de sa vie. Cette caractérisation précise permet de vous certifier aussi son origine : vous garantir que le chiot que vous allez acheter est bien issu du mâle et de la femelle présentés. Le futur acquéreur dispose d’une information fiable et l’éleveur valorise sa technique d’élevage. Actuellement, les chiffres montrent qu’en France, 15% des chiens de race ne sont pas issus du mâle indiqué sur leur pedigree. Parfois, il s’agit du manque de professionnalisme de l’éleveur. Parfois la première saillie semble ne pas avoir porté ses fruits. On fait donc appel à un second mâle et c’est une source d’erreur.

2) Dépister une ou plusieurs maladies génétiques

Le test ADN c’est aussi un moyen de dépister et donc d’éviter la propagation de maladies génétiques. Aujourd’hui, les recherches en génétique ont clairement identifié les gènes responsables de certaines maladies. Or un chien peut ne montrer aucun signe d’une maladie et pourtant être porteur des gènes associés qu’il va donc transmettre à sa progéniture. Pour un éleveur, connaître le statut génétique de ses reproducteurs vis à vis d’une maladie héréditaire, c’est protéger son élevage et éviter de produire des chiots atteints d’une maladie héréditaire en adaptant les accouplements pour favoriser la diversité.

Précisément, pouvez-vous nous expliquer le mode de transmission d’une maladie génétique héréditaire ?

A l’issue d’un test ADN, dans le cas d’une maladie récessive (qui représente 90% des maladies testées), le chien peut relever de 3 statuts :
• Soit il ne présente aucun gène identifié comme source de maladie : c’est un homozygote normal qui ne développera pas la maladie et donc ne la transmettra pas.
• Soit le chien est porteur des gènes de la maladie en question mais n’en montre aucun signe. Appelé porteur sain, il ne développera pas la maladie, mais la transmettra à 50 % de sa descendance.
• Enfin, le chien peut être porteur des gènes responsables et avoir développé la maladie. Appelé homozygote muté ou atteint, il transmettra ces gènes à 100 % de sa descendance.

Conditions de transmission des maladies genetiques hereditaires chez le chien

© Antagene

Concrètement, comment se déroule le prélèvement ?

La procédure est simple : il s’agit d’un prélèvement de cellules buccales à l’aide du kit ADN fourni par ANTAGENE. Par contre, ce prélèvement est toujours effectué par un vétérinaire pour en assurer l’authenticité. Une fois reçu, ANTAGENE extrait l’ADN, analyse une partie du génome du chien et établit le statut génétique du chien vis-à-vis de la maladie testée.

Combien de temps faut-il attendre avant d’avoir les résultats ?

En moyenne, les résultats parviennent au vétérinaire et au propriétaire du chien entre 1 et 2 semaines après réception du prélèvement. Pour certaines maladies seulement, le délai peut être étendu à 5 semaines.

Combien ça coûte ?

• L’identification génétique : 45 €
• L’identification génétique et la vérification de parenté : 55 €
• Le test maladie : 68 €

On entend souvent dire que les chiens partageant notre environnement et notre mode de vie, ils finissent par développer les mêmes maladies que nous. Qu’en pensez-vous ?

C’est partiellement vrai car l’environnement et le mode de vie ne sont pas les seuls facteurs responsables. La sélection artificielle qui a été faite au cours des dernières années n’a pas toujours respecté les règles de diversité et a entraîné la propagation de ces maladies héréditaires. Ce qui est vrai cependant, c’est que nous partageons un certain nombre de maladies. Et parfois les recherches sur les maladies du chien permettent de faire avancer celles sur les maladies de l’homme.

Avez-vous un exemple ?

Prenons le cas du Golden Retriever. Cette race est assez souvent sujette à une maladie appelée l’Ichtyose. Ce n’est pas une maladie grave mais gênante qui se traduit par une prolifération de pellicules donnant un aspect sale à la peau du chien. Or identifier le gène responsable de cette maladie chez le chien a permis de mieux comprendre comment elle se développe chez l’humain aussi.

Vous faites aussi des recherches ?

Parallèlement à la commercialisation de tests ADN, ANTAGENE est effectivement également une plateforme de recherche. Nous travaillons en collaboration avec l’équipe « Génétique du chien » de l’Université de Rennes 1 et l’équipe « Biologie du système neuromusculaire » de l’Ecole Vétérinaire de Maison Alfort. Par exemple, parmi les nombreux programmes de recherche en cours, nous travaillons à identifier le ou les gènes responsable(s) de l’épilepsie chez le Berger des Pyrénées ou de la dysplasie coxo-fémorale chez le Berger Allemand. Notre objectif commun est de continuer à progresser continuellement en décodant régulièrement le ou les gênes responsables de maladies non identifiées à ce jour puis de mettre au point les tests ADN de dépistage correspondants.

ANTAGENE sera présent au 137ème championnat de France des chiens de race du 5 au 7 juin prochains à Dijon.

Pour approfondir: